Le commencement
Lundi 23 Mars :
Comme convenu, je me rends chez “Jo” pour aller monter la jument qu’on lui a confié dans sa proprieté d’un hectar. Je selle Simbad, et sans vraiment m’en rendre compte, par automatisme, je mets le pied à l’étrier et je propulse mon corps inhabitué sur son dos robuste et rassurant. Simbad est vive et parfois vicieuse, pour visiter le terrain je marche au pas, mais voulant s’amuser un peu, elle part au galop sur les restanques effrayantes que forme le pré. Je passe dans des endroits magnifiques, sous les arbes, ou les sabots qui part de très hautes herbes deviennent invisibles. Le gazoulli des oiseaux, les aboiements lourds et protecteur des chiens, le soleil sur mon visage, le vent dans mes cheveux. J’aurais tellement revé de ce petit bout de paradis pour C… C, c’est mon ancien cheval, une histoire qui dura 9 ans et qui part la haine d’un seul homme coupa court à ma vie, emportant dans ce camion, mon cheval, ma passion, ma vie et mon coeur… J’avais décidé d’arrêter l’equitation, de ne plus avoir mal, de ne plus m’attacher à un cheval. Je me suis éloignée des concours et des victoires, j’ai tracé seule mon chemin dans la depression et la nostalgie.
Je repenssais à C, et son corps musclé et majestueux, tendre et farouche, blanc et marron. A son chanfrein doux sur mon épaule, ses yeux cernés de grands cils… Et au manque à jamais béant qu’il avait formé dans mon coeur. “Jo” me rappella à la realité : “Alors la Sim-Sim ?” Et ben, du punch, du caractere et de la gentillesse. ” Super, merci de t’en occuper !” Derien Jo, dis moi, ça te dirait pas d’avoir un cheval toute l’année ? ” Plaisantais-je en m’attendant à une reponse negative “Et ben, trouve le cheval, le terrain est à toi.”
Tout se tourne dans ma tête, les nuages s’écartent et laissent la lumiere rentrer. Ce petit coin de paradis, d’odeur naturelle, d’herbe à profusion, d’eau claire et de chênes immenses… Loin des boxes en béton, loin des carrières de sable, loin des flots et des coupes, loin des cravaches, de la canicule, de tout ce que j’avais vécus. Ce paradis là, je me devais de l’offrir à un cheval, à un rescapé de la cruauté humaine, puisque je n’ai pas pus l’offrir à mon C.
Samedi 28 Mars :
Voilà presque une semaine que je cherche des chevaux à vendre ou à donner même pourvu qu’ils soient sauvés de quelque part. On me propose meme une petite pouliche qui avait fait une chutte et qui sera euthanasiée si non-placée. Les frais vétérinaires sont au dessus de mes moyens (j’apprendrais plus tard, qu’elle fut placée dans une famille aimante et qui lui offrira tout ce dont elle aura besoin). Je regarde un beau trotteur français, alezan, 1m77 au garrot, doux calme Quiffe de toi. Il n’est pas cher, mais il est loin, au dessus de Dijon… Mais maman décide de continuer les recherches, il nous faut un cheval plus proche et qui ne soit pas vendu pour cause de “manque de temps”… Le.bon.coin.fr ; A vendre cheval TF toisant 1m65 hongre bai 15/03/2004 PleinPapier. Ma mère trouve cela louche, peut etre qu’il a des problemes de santés… Elle se met à discuter avec le proprietaire qui nous pose beaucoup de questions sur son placement… Et bien plus tard, il nous avoue qu’il vend son cheval car après son accident cardiovasculaire, il lui est devenu impossible de s’en occuper, mais qu’il le vendant avec enormement de tristesse… Malheuresement, toutes les personnes qui l’appellent le veulent pour le sortir en concours, en faire une bête de podium, mais Christophe ne veut pas de ça pour son cheval. A la description de notre terrain, il est emballé de nous dire que son cheval est à nous.
Quickly de Vandel sera mon cheval.
Dimanche 29 Mars :
Je me rends chez “Jo” pour boire un jus de pamplemousse et discuter de comment constuire l’abri de Quickly. Mon père est là, prend les mesure et decide des materiaux. Ma mère visite le terrain en disant “Oh et là ! Il pourra faire ça, et puis là il sera bien, tu as vus il pourra dormir la !” Je n’ai jamais vus mes parents si engagés, meme mes concours ne leur fesaient pas cet effet. On téléphone à des tas de personnes, et Marc, accepte de nous pretter son van. Nous allons chercher le foin cet apres midi, la paille pour son box, et je ressors mes vieux pantalons de cheval. Ils sentent les souvenirs, les tresors du coeur… Et mes tapis sont encore pleins de poil blancs et marrons, ceux de C. Il m’a laissé un peu de sa robe, et moi la moitié de mon coeur.
Mercredi matin, je me dirige vers Avignon. Le pré est vide, le box est silencieux, mais je l’aime dejà…
